Bloc au Pays du Soleil Levant
Devant me rendre au Japon pour le boulot, je décide de profiter du voyage pour prendre quelques jours de congés sur place pour visiter et, pourquoi pas, grimpouiller un peu.
Un coup d’œil à la carte : la ville où je me rends, Nara, est un peu loin des régions montagneuses ou même de Tokyo et des sites classiques (…). En plus, pas facile de lire le japonais sur internet… Il y a quelques sites anglophones qui parlent du bloc au Japon. Le mieux est Thousand Cranes qui propose pas mal d’info générales mais aussi particulières sur quelques sites… mais pas dans le coin où je me rends. Mais je tombe sur un album photos de Boulderraush et là, je vois qu’à côté de Nara, il y a Kasagi et ce bloc :
C’est décidé, c’est là que j’irai. Un autre petit coup d’internet et je commande le topo qui contient les infos de Kasagi. Il est en japonais mais les infos principales (accés, cotations…) sont compréhensibles.
Me voilà donc au Japon. Outre le fait de débouler dans un pays où je ne sais même pas lire, je suis surpris par la gentillesse et l’accueil des gens dès mon arrivée. Je crois que les commerçants français et autres devraient venir faire quelques stages de savoir-vivre ici. Enfin, là n’est pas le sujet….
Depuis Nara, qui est au passage une ancienne capitale avec des monuments tout simplement magnifiques, et qui est à côté de Kyoto et Osaka, je me rends donc à Kasagi en moins d’une heure de train. Le spot est le long d’une rivière à côté d’un sympathique petit village dans une région très vallonnée et verte. Le rocher est du granite à gros grains polis : des fois çà broute et des fois non. Sur place, comme c’est dimanche, je rencontre 4 ou 5 groupes de grimpeurs dont très peu parlent anglais. Après un échauffement rapide, je me rends vers LE bloc du spot (« Oyayuubi Kun » voir la photo ci-dessus ). Et là je retrouve tous les grimpeurs de la journée, chacun y allant de son essai pendant que les « Gamba » (traductions : allez, venga, c’mon…) fusent et sont succédés par des « Nice » lorsque l’essai est réussi. Puis l’un des grimpeurs se propose très gentiment de me montrer les blocs du spot et c’est partie pour la tournée du patron. Des dalles, des rétas, des dévers… La panoplie est complète dans ce petit spot.
Nous terminons avec la nuit et l’un des grimpeurs qui habite Nara me propose de me ramener. Il a une énorme Toyota à l’intérieur blanc immaculé mais il ne parle vraiment pas beaucoup anglais. Du coup, il me passe un DVD de Dosage 3.
Au milieu de la semaine suivante, une soirée se libère. J’avais repéré l’adresse d’un mur sur internet avant de partir. Un coup de train et hop, me voilà à YAMATOKORIYAMA . Et là, je retrouve mes désormais potes de Kasagi. Et c’est parti : les blocs, les éliminantes, les chantiers…. Je suis même convié à laisser ma trace. Je repars donc en laissant une ouverture-chantier…
Et vous devinerez jamais, ils m’ont encore raccompagné à l’hôtel en voiture alors que çà leur faisait faire un bon détour…
Voilà donc un pays sympathique avec des gens sympathiques. Si vous y allez, n’hésitez pas à aller bloquer dans le plus proche spot que vous trouverez : il y a toujours du monde et le bloc est bien à la mode au Pays du Soleil Levant….
Quelques conseils :
Les cotations :
vous trouverez une échelle de correspondances sur Thousand Cranes
Internet :
beaucoup de sites japonais sont en… japonais, assez peu de grimpeurs (et de japonais en général) parlant anglais. Une technique consiste, une fois qu’on a identifié des mots clés ou des noms de spots, à aller sur un traducteur automatique, à traduire ces mots en japonais, à faire une recherche avec ces mots et à traduire les pages issues de la recherche. Pour cela, j’ai utilisé Google Translate qui permet de traduire des phrases ou des pages entières de l’anglais au japonais et vice-versa.
Les transports :
le Japon est doté d’un formidable réseau de trains et de bus. C’est très pratique et les noms des stations sont indiqués à la fois en caractères japonais et occidentaux. Il est possible de louer une voiture mais les japonais roulent à gauche, les panneaux sont en général en caractères japonais et il faut faire traduire son permis (lorsqu’on est français en tout cas). En plus, c’est bien mons sympa que les transports en communs…
L’hébergement :
je n’ai pas testé les hôtels capsule ni les minchukus (pensions de famille) mais je vous conseille les Ryokans. Ce sont des sortes d’hôtels (qui peuvent être de très modestes à très luxueux) avec chambre japonaise (tatamis, futon et meubles bas) et bains communs (hommes/femmes séparés tout de même!) très relaxants après une séance de grimpe ou une journée de visite.
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