Texte de Nicolas Ecoffet
Bon d’abord il faut mettre les points sur les zi. Cet article à pour but d’informer sur la grimpe dans le Peak District National Park près de Sheffield et vas se résumer à celle pratiquée sur Gritstone. Pourtant on trouve bien du calcaire comme chez nous mais, en petite quantité et pas vraiment de qualité. Les quelques falaises sont courtes et parfois les voies peuvent se faire sans corde comme sur la photo ci-dessous.
Le rocher est surpatiné et les blocs le plus souvent à éliminantes. En plus la grimpe y est souvent basique du genre ‘vas y que je jette sur la prochaine réglette et que mes pieds ils partent (c’est Quinquin qui serait content …).
Pour illustrer mes propos, lors de sa venue à Raven Tor, JB Tribout passas en voiture à 5 mètres de la falaise sans s’arrêter, cherchant le ‘vrai’ site de grimpe !
Alors revenons à nos tétons. Oui car ici on grimpe parfois sur des tétons !
Où c’est ça le Peak machin ?
Sheffield est une ville de 500000 habitants du centre de la Grande Bretagne. La ville est très connue pour sa vie étudiante, autant pour la réputation d’université prestigieuse que de vie nocturne dépravée (en tant que reporteur dévoué j’ai testé !), comme quoi en Angleterre tout est possible …. Il s’agit aussi d’un haut lieu musical avec de nombreux groupes de renommée internationale comme Moloko ou plus récemment les Artic Monkeys . Les quelques grimpeurs français un peu cultivés situeront le film the Full Monty comme prenant place dans cette ville de brique rouge.
Le Peak District National Park se situe entre Sheffield et Manchester. La zone où se pratique l’escalade est assez entendue et les distances entre les secteurs les plus éloignés sont de l’ordre de 40 km heu pardon 24 miles. Malgré tout les routes sont parfois étroites et très pratiquées et certains des passages nécessitent presque une heure de route depuis Sheffield
Le Gritstone encore un truc de drogués ?
Autant le dire tout de suite, le gritstone est le meilleur rocher au monde ! Et je le pense sincèrement, en tout cas pour la pratique du bloc car pour les voies rien ne vaut le calcaire à tufas. Il vaut savoir que le gritstone est une curiosité géologique que l’on ne trouve pratiquement qu’en Angleterre.
Grit signifie gravier alors imaginez une roche avec plein de minuscules graviers ou plutôt des pointes qui ressortent et rentrent un peu dans la peau. Tellement petites que ce n’est pas douloureux mais, super adhérent, probablement le rocher le plus adhérent du monde ! C’est très rare de glisser sur du grit mais, quand si çà vous arrive, vous y laisserez une bonne couche de peau !
L’autre avantage de ce rocher et sa facilité à sécher : comme il est très compact et très sombre, l’eau ne pénètre pas à l’intérieur et dès le moindre coup de vent, ou soleil, il sèche. Contrairement au grès, on peut grimper après la pluie voire même parfois pendant la pluie !
Une autre caractéristique est les formes offertes par le gritstone. Le plus souvent les blocs empruntent des arêtes et sont très à sensation et techniques (c’est Quinquin qui serait mécontent !). Le placement de pieds sur des petits plats requiert beaucoup de précision et de confiance en soi. Les prises de mains sont communément assez plates mais l’on trouve aussi quelques réglettes ou autres.
Typiquement, les grimpeurs, surtout les Froggies pas habitués au lieu, passent un bon moment à trouver les méthodes et la bonne position des mains sur les prises avant de faire les blocs. Souvent çà parait impossible et puis l’on trouve une séquence qui nous convient et l’on est capable de faire le bloc plusieurs fois de suite…
Comment ça c’est loin ?
Pour venir trois solutions :
La plus écolo : prendre le train. Jusqu’à Londres puis Sheffield, comme d’habitude cette solution est la plus chère et celle qui prend le plus de temps.
La moins écolo et malheureusement la moins chère (merci à l’UMP pour avoir augmenté les taxes sur l’essence en laissant les avions toujours non taxés, comme disait Roseline : pour lutter contre le réchauffement, garez votre voiture à l’ombre …).
Comme d’habitude voir du coté des lows cost. Easyjet, Ryanair pour les villes de Liverpool, Londres, Manchester, … ou encore Thomsonfly qui déssert l’aéroport de Doncaster Sheffield depuis Paris.
Ensuite bus ou train pour rejoindre Sheffield. Ou location de voiture pour les plus fortunés.
Ou encore la solution intermédiaire qui est de venir en voiture. Si réservé assez en avance le ferry peut être vraiment peu cher, environ 20 euros l’aller. Ensuite quelques heures de conduite à gauche vous emmenent à Sheffield. Pour info l’essence est ici plus chère qu’en France et le gasoil au même prix (1 ,50 euros le litre en mai 2006) mais, les autoroutes sont gratuites.
Une fois sur Sheffield autant le dire clairement, il vaut mieux avoir une voiture. Les Anglais sont encore plus dépendant que les Frenchies de leur charrette. Les villes s’étendent sur des kilomètres, les service de bus sont souvent chers et peu efficace (privatisés …) et le stop est plutôt mal vu (oui vous savez ce truc de pauvre ….). Enfin ne perdons pas d’espoir, avec une bonne motivation et de la patience, il est possible de se passer de la voiture pour grimper mais, seule une poignée de secteurs est accessible.
Pour les plus motivés, ou les moins fortunés, les secteurs de Burbage valley (beaucoup de blocs mais il faut pas mal marcher) et Millstone sont les seuls accessibles par bus la semaine (le plus courant étant le 272) et peuvent vous occuper trois jours de grimpe, voir plus.
Le week end un bus ‘écolo’ (roule au gaz, vélo accepté …) permet de rejoindre Stanage facilement.
Il aussi possible de rejoindre Hathersage (le village central du Peak avec, boutique de grimpe, salon de thé, essence, …) la semaine et de gérer une bonne heure de marche ou de stop (route empruntée par de nombreux grimpeurs) pour aller a Stanage. Les secteurs de Rivelin et Bell Hagg sont aussi accessibles en bus mais ne m’ont pas vraiment séduit …
Bon vous l’aurez compris le Bus ne permet d’accéder qu’à une faible partie des secteurs.
Les Blocs Top, Top Top
Voici une petite sélection des blocs les plus marquants, certains remarqueront l’absence du pourtant célèbre Brad Pit. C’est bien volontaire, le passage est de qualité mais souvent mouillé et dans un trou glauque ce qui explique que je ne l’ai pas essayé de l’année.
Un des plus connus est Not to be taken away . Le bloc est massif (d’où l’ironie du nom : ne pas emporter) du genre 7 mètres de large et 6 de haut et, une rampe le parcours en son milieu. Le passage est évident, il faut remonter la rampe. Heureusement la difficulté diminue avec la hauteur. Pour moi il s’agit du meilleur passage du Peak car, une cotation modeste de 6c le rend abordable pour la majorité des grimpeurs.
Sur sa gauche se trouve un mythe, Careless Torque . Un bloc comme l’on en rêve. 6 mètres de haut, d’une pureté incroyable. Des mouvements magnifiques mais, le rêve le restera pour l’ensemble des mortels puisque le passage est proposé à 8a-8a+ est les ascensions se comptent sur les doigts d’une main et demie.
L’un des blocs les plus connus se nomme délivrance : un mur de 4 mètres avec une prise de main et … le sommet. Un jeté incotable dont les photos ont fait le tour du monde.
Jerry’s arête illustre bien le style d’escalade sur gritstone.
Ce passage de Robin hoods se résume a une inversée et une arête déversante, penchée vers la gauche. Le départ s’effectue main gauche sur l’inversée main. Celle-ci aide le grimpeur à relancer aussi haut que possible sur l’arête main droite. Ensuite l’arête doit être utilisée avec les deux mains à la fois et l’équilibre est dur à trouver. Les pieds mauvais n’aidant pas …Une fois trouvée une position stable, il reste a remonter l’arête avant d’atteindre le haut du bloc salvateur. A au fait le passage est dans les 7b.
Un autre passage qui m’a marqué (il faut avoué que j’aime les High Balls) se nomme Deseparete et se trouve à Burbage. Proposé 7b+, la ligne emprunte deux arêtes opposé pendant quatre mètres, ce qui permet de rejoindre un bac et souffler un peu avant la fin, exposée mais facile. Une fois de plus la ligne est évidente et la gestuelle très intéressante.
For a few beagles more est un 7a de Eagle stone à Baslow. Le début est technique en dièdre puis il faut jeter sur des gros plats jusqu’au sommet. Le passage est très intéressant et le paysage tellement agréable. Eagle Stone est un bloc seul posé au milieu de nulle part.
Malgré tout, il faut savoir que les British sont joueurs et aiment les éliminantes et départ assis ce qui, est donc (trop ?) courant dans le Peak.
Questions pratiques et tricks
Pour loger un camping se trouve juste sous Stanage mais attention si vous êtes un groupes de mineurs mieux vos les contacter à l’avance ou vous risquez de vous faire refouler !
Un peu plus confortables sont les auberges de jeunesse (taper ‘youth hostel Hathersage’ dans google ) compter 10 à 15 euros la nuitée. Vous pouvez aussi tenter l’hospitalité Anglaise et vous faire des amis à Sheffield mais, les Anglais ne sont pas latin et vous le vérifierez rapidement ! Les hôtels sont hors de prix et, même François Petit ne se le permettrait pas.
Vous le savez l’Angleterre est bien connue pour sa nourriture … dépaysante. Et c’est vrai qu’il y a quelques spécialité à ne surtout pas manquées. Le petit déjeuner Anglais est parfait pour les réveils avec la gueule de bois.
La marmite est une spécialité à base de farine à manger sucré ou salée bien sur !
Le fish and chips est un mythe pourtant c’est juste des frites avec du poisson pané !!
Pour finir (et j’en passe !), j’ajouterai les chips qui ici se consomme a n’importe quelle heure et avec plein de saveurs délirantes.
Topo
Pour le topo pas la peine d’hésiter, il vous faut la Bible.
La qualité a un prix, surtout en Angleterre : 30 euros…
Le travail est de qualité et les blocs sont cotés avec le système fontainebleau. Il y a bien eu un essai de B- système avec un ancien topo mais, tout comme à Annot, il n’a pas séduit les foules et les côtes s’échangeaient en côte Bleau en réalité. Les Anglais ont été moins bêtes que les Ayatollah de Annot et ont lâché l’affaire. Ils ont aussi mis de coté les cotations anglaises de bloc pour plus de clarté.
Vous pouvez aussi trouver des infos gratuites sur ce site .
Des infos sur les Sites
Article sur Planetgrimpe.com.
Vidéo sur le site de Petzl
Conclusion ?
J’ai passé près de dix mois à Sheffield dans le S7 le quartier des grimpeurs, aux portes du Peak District. Je parle donc en connaissance de cause. Je ne pense pas que les sites de bloc soient les meilleurs au monde mais, un trip en Angleterre s’impose pour qui recherche le dépaysement à petit prix.
Pourquoi s’offrir des voyages à travers le monde quand, de l’autre coté de la manche se trouve un type de roche unique au monde, de beaux blocs avec des paysage splendides faits de champs, de moutons et de murs en pierre, des maisons de briques rouges et de la bière qui coule à flot.
L’Angleterre offre aussi un aspect culturel non négligeable pour tout grimpeur passionné. J’ai pu croiser voir grimper avec des légendes de la grimpe comme Simpson, Moon ou encore Johnny Dawes. Parfois Sheffield me donnait l’impression d’être la capitale mondiale de l’escalade. Ici tout le monde se connaît, les infos circulent à toute vitesse et, quelque soit le temps, les grimpeurs envahissent le Peak District.
Un endroit qu’il faut vivre ou au moins avoir connu…