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Jacky Godoffe

1 février 2007 - 0 - Interviews

A 48 ans, Jacky Godoffe reste l’un des meilleurs bloqueurs de Bleau avec des répétitions récentes de blocs jusqu’à 8b+ et un chantier en cours qui devrait faire monter les enchères… ZeBloc a voulu en savoir un peu plus sur ce mythique personnage…

Jacky Godoffe dans Ubik, 8b+ assis UBIK, 8b+ en départ assis (Photo Aurore Godoffe)

Zebloc : Nom, prénom, mensurations?

Jacky : Jacky Godoffe, 1m 79 sur ma carte d’identité mais bon j’ai pu me tasser un peu à force de prendre des boîtes. 61 ou 62 kgs. Il paraît que je suis malade : l’hyper-thyroidie qui disaient ! Ce que je mange je le brûle. Dingue non ? J’ai pas bougé d’un milligramme depuis plus de vingt ans. Ca fait râler ma femme. Seul mauvais point, j’ai toujours eu du mal à ce qu’on se retourne sur moi quand je vais à la plage. On peut pas tout avoir ! Et puis les plats on les tient mieux avec de la masse. Bon c’est décidé je vais faire un procès à mes parents.

Zebloc : Activité professionnelle?

Jacky : Conseiller technique national à la fédération. Super boulot, tout ce que j’y fais me passionne, l’ouverture pour les stages et les compétitions, la communication. A part ça j’écris un peu dans Vertical . Je suis fidèle en amitié et ce canard c’était une bien belle histoire, çà l’est toujours d’ailleurs.

Zebloc : Site de bloc préféré?

Jacky : Si je te dis Bleau tu vas pas le croire!

Zebloc : Secteur de Bleau préféré?

Jacky : Dans les Trois Pignons genre les Gros Sablons ou au cœur de la forêt dans les gorges du Houx c’est que du bonheur. Après pour la grimpe le Rempart du Cuvier et aussi les anciens nouveaux massifs du sud de la forêt vers le Puiselet et autres Mamouths. Bon j’arrête là sinon je vais citer toute la forêt ou presque.

Zebloc : Donne nous tes 5 blocs préférés (pas que des difficiles hein). Si c’est trop dur, tu peux en donner 10….

Jacky : Bon je pense que si je le refais demain j’en mets d’autres mais bon l’un de ceux là sera je pense dedans alors ! Dans des niveaux moyen durs :
 » Pancras  » 7a+ au  » mont Pivot  » avec 7b+ en départ assis
 » la coquille » en 7a à  » Franchard Isatis  »
 » Egoiste  » en 7a à  » Apremont  »
 » Duroxmanie  » en 7a au  » cuvier rempart  »
 » le magnifique  » 7a à Franchard cuisinière Un poil plus dur :
 » hot line  » 7c au  » Drei zinnen  »
 » eclipse  » 7c au cul de chien
Et puis à  » Chaintreauville  » l’incroyable  » chorégraphie  » en 7b+ ( c’est où ca hein ? )
Après pour les vraiment très durs  » Ubik « aux  » mamouths  » pour l’incroyable mouv qu’il propose.

Zebloc : Bon, alors c’est où Chaintreauville?

Jacky : Au sud de Nemours, sur aucun topo, c’est tout neuf. Très chouette coin encore confidentiel

Jacky Godoffe dans Quoi de Neuf, projet à Orsay
Jacky dans le Toit d’Orsay (Photo Mathieu Dutray)

Zebloc : Quels sont tes projets à Bleau en ce moment (sauf si c’est top secret)?

Jacky : Aucun secret, j’essaie depuis plus d’un an un toît du côté d’Orsay (site urbain s’il en est !!) mais d’un style qui pour moi est tip top.
Certes c’est long près de 21 mouvs. Mais c’est du délire à grimper sur ces formes avec des gainages lunaires. Rien que le 8b+ du passage initial déjà ouvert est dantesque à grimper. D’abord le style me convient à fond. En plus, il proposera sans doute une difficulté nouvelle, en tout cas pour moi : celle du temps passé à l’essayer. Jusqu’à aujourd’hui j’avais jamais dépassé l’année

Zebloc : D’ailleurs, lorsque tu as un chantier, le partages-tu ou préfères-tu le garder pour toi jusqu’à l’enchaînement?

Jacky : A plusieurs on est plus fort que tout seul, et c’est tellement plus sympa. Je ne déteste pas grimper seul loin de là . Je trouve qu’on va y chercher parfois des ressources incroyables car on n’a justement que sa propre émulation pour se transcender.
Mais quand même j’aime mieux partager. De toutes façons, cela ne me gêne pas de ne pas être le premier. Si quelqu’un d’autre est plus fort pour faire la croix, tant mieux ! Bon c’est clair que c’est toujours une émotion très forte quand c’est la première et que quand tu commences une histoire avec un passage, c’est mieux de la signer. Mais quelque part, je ne conçois pas de garder cette histoire pour soi tout seul. Je ne juge pas ceux qui font cela mais c’est pas mon trip.

Zebloc : Le potentiel de Bleau est-il épuisé ou reste-t’il beaucoup de nouveaux secteurs à découvrir?

Jacky : Je pense que Bleau dispose encore d’un potentiel à même d’épuiser encore plusieurs générations de grimpeurs. On a recensé pas loin de quatre vingt projets de tous style dans la forêt qui sont faisables, mais pas faits. Certes il n’y a peut être pas encore de grands sites à découvrir comme Franchard ou le Cuvier, mais quant aux blocs alors là on a pas fini de s’exciter.

Zebloc : Ne penses-tu pas qu’avec la fréquentation en hausse de Bleau vont se poser des problèmes « écologiques » avec à la clé des interdictions de secteurs? Quelle est la solution?

Jacky : Je n’ai jamais trouvé que les grimpeurs soient vraiment la base de ces problèmes. Il faudrait d’abord éduquer les promeneurs du dimanche ( sans être péjoratif !) qui sont légion et à mon avis font davantage de dégâts dans la forêt que les grimpeurs.

Zebloc : Quel est le bloqueur qui t’impressionne le plus en ce moment?

Jacky : Il n’y en a pas plus aujourd’hui qu’hier. Non, ce sont toujours les blocs qui m’ont impressionné en permettant à des grimpeurs ce génial moyen d’expression qu’est la grimpe dans tous ses états.

Zebloc : Penses-tu que le 8c bloc va se généraliser dans la forêt?

Jacky : Oulala il me semble qu’avant de se généraliser il faudrait déjà qu’il existe et soit confirmé. Le 8b+ est désormais digéré je pense ; on a quelques références à ce niveau qui sont un peu des étalons de ce grade. Mais au delà, si des pistes potentielles existent, je crois qu’il est encore en gestation. On a aujourd’hui un seul passage proposé avec une combinaison sur  » hip hop  » mais je ne crois pas que ça tiendra la route. Je n’ai aucun jugement de valeur sur les cotations qui sont parfois proposées ailleurs.
Quand on voit avec les répétitions déjà les 8b+ qui tiennent la route, ça laisse rêveur sur le reste. Mais quand même il semble qu’on s’en approche et qu’il en sera proposé très bientôt. C’est assez sage qu’ici on résiste à la tentation d’ouvrir à tout va. Tu sais, le 8a+ c’est vraiment quelque chose à se cogner. Alors quand un d’entre nous cèderait presque à la tentation de poser une cote lunaire, d’autres vont inévitablement calmer les ardeurs. C’est ce qui manque peut être à d’autres sites où si peu de grimpeurs pratiquent. Il n’y a personne pour dire d’emblée  » cool mec t’emballe pas « .
Poser une cote est à la fois dérisoire et essentiel. Au final, ce qui fera l’histoire d’un passage, c’est ce que les autres grimpeurs en feront. Quand tu ouvres tu révèles juste un truc

Jacky Godoffe en pleine ouverture de bloc
Jacky à l’ouverture (Photo Aurore Godoffe)

Zebloc : On te voit souvent ouvrir des compéts. Est-ce par envie? Par obligation professionnelle? Par appât du gain?

Jacky : Mmmmmmm à part l’argent, non je vois pas ! Bon en creusant un peu, c’est aussi une part de mon boulot puisque je suis amené à être mis à disposition sur certaines compétitions en France dans le cadre de mes fonctions.
Et puis peut être qu’à bien y regarder, ça me fait trop délirer d’inventer, d’échanger avec des collègues, de proposer des idées, de jouer avec des prises et un bout de planche en résine. Pour rien d’autre que de l’éphémère qui pourra donner quelques instants de régal ou de dégoût ( c’est selon !) à ceux qui grimpent, ceux qui regardent.
Ouais, il doit y avoir un peu de tout ça. C’est différent de la grimpe que mais c’en est une extension. J’ai ouvert longtemps de la difficulté, puis plus du tout depuis que je ne fais plus de falaise ou de mur. Mais j’aimerais bien m’y remettre.
Je crois que je continuerai tant que j’aurai pas la banane rien que d’y penser et que je sentirai que je tiens assez les prises pour ne pas me foutre des grimpeurs.
Bon puis pour la première remarque, faut oublier l’argent, ça rapporte mieux de faire des via ferattas ou des moulinette comme BE que d’être ouvreur.

Zebloc : Ne crois-tu pas qu’il faille changer le système des compéts de bloc? Je m’explique : 2 systèmes sont en vogue. Le classique où personne ne comprend rien (comme à Argentière cette année) et le k.o. system qui peut vraiment être injuste pour les grimpeurs.

Jacky : A ben ça pour sûr. Mais le problème est de taille. On a bien essayé des tas de formules. Celle qui marche le mieux à mon sens et qui a bien failli être adoptée pour l’international est celle que nous avons mise au point avec Franck Sherrer il y a cinq ans pour le championnat de France de bloc de Clamecy. C’est encore en vogue aujourd’hui et ça tourne bien. C’est plus clair que le 6X6 mais le plus gros écueil est à mon sens que c’est moins impressionnant que la difficulté pour le public.
Le KO système est génial pour un master avec peu de grimpeurs mais il est vrai qu’il est assez frustrant pour les grimpeurs qui peuvent sortir sur un mouv qui ne leur convient pas. Le 6X6 peut donner une super compete mais on sait jamais qui a gagné.
Faut changer quelque chose c’est sûr et ça brasse pas mal dessus. Je crois que si rien ne bouge de toutes façons, la discipline  » bloc  » finira en eau de boudin.
J’aimerais vraiment garder l’optique après travail et limiter les problèmes de récupération qui font aujourd’hui d’un grimpeur de bloc qui gagne davantage un gestionnaire de circuit, comme on gèrerait une voie, qu’un bloquer  » hard core « .

Zebloc : Quels sont tes secrets pour une telle continuité dans la motivation et la forme physique?

Jacky : Je sais pas pourquoi ça me fait toujours autant tripper d’aller grimper. Honnêtement, mais je sais que c’est là le moteur. Je ne crois pas avoir le cœur qui bat moins vite chaque fois que je vais en forêt , et j’y vais pas mal quand même. Ensuite il y a la bonne fortune d’avoir pas ou peu de galères physiques de dos, de doigts. Cà c’est la chance , j’en use et j’en abuse. Pour le reste, je trouve aussi incroyable qu’avant le fait de réussir un bloc que tu as d’abord regardé sans y croire, auquel tu as cru sans trop vouloir le crier partout, et pour lequel des fois tu as oublié toute notion de difficulté quand tu le torches. Cà reste un grand mystère pour moi.
Bon pour le reste, c’est vrai je fais comme depuis toujours, à fond sur mes points forts et le reste j’oublie. Le rêve d’être un grimpeur complet ne m’a jamais taraudé. J’ai certains 8b+ au compteur et des 7b que je ferai sans doute jamais !

Zebloc : Pratiques-tu d’autres sports?

Jacky : L’escalade…. des fois, un peu de varappe par ci par là juste histoire de ne pas être mono tâche

Zebloc : Je ne te crois pas! La légende dit que tu fais des abdos 2 fois par jour et 8 footings par semaine! Alors?

Jacky : C’est pour ça que c’est une légende ! Mais bon c’est vrai que côté gainage je suis pas trop manchot ( sic !). Tant mieux d’ailleurs car au bout des jambes il paraît qu’il y a des pieds ! J’ai pas encore été jusque là. Mais on peut apprendre à tout âge pas vrai ?

Zebloc : As-tu des passions extra-sportives?

Jacky : Plein mais pas assez de temps, d’énergie, ou de talent pour les exploiter. Pêle mêle la musique, la photo, écrire.

Zebloc : Ta blague préférée du moment?

Jacky : Ca rentre d’un côté ouuups, ça sort de l’autre. Et même quand je m’en souviens, je les raconte comme une brêle, alors les écrire, ça va encore moins le faire. JOKER !

Zebloc : Autre chose?

Jacky : Quand est ce qu’on retourne grimper ensemble ?

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Julien Nadiras et Tonino 78

1 février 2007 - 0 - Interviews


Julien Nadiras dans Tonino 78
Photo Amanda Bellina, E9

Le 02 octobre 2004, Julien Nadiras a enchaîné le bloc proposé comme bloc le plus dur du monde : Tonino 78 à Meschia, proposé à 8c+ par son ouvreur, Mauro Calibani. Zebloc a recueilli les impressions de Juju, quelques jours seulement après cette fabuleuse croix.

Zebloc : Avant tout félicitations pour Tonino 78…Il me semble que tu avais travaillé (enchaîné?) le bloc avant qu’une prise ne casse, non?

Julien Nadiras : Oui j’avais enchaîné le départ assis en septembre 2003 avant que la prise ne casse.
Avant c’était une réglette qui ressortait d’un plat et maintenant il n’y a plus que le plat. Mais ça ne change pas grand chose finalement concernant la difficulté du fait que c’est le premier mouvement du départ assis. Et encore moins si tu préfères les plats.
Par contre pour le départ du fond (Tonino 78), çà complique un peu les choses car c’est plus physique et il reste le plus dur à venir.

 

Zebloc : Combien de temps as-tu travaillé la nouvelle version?

Julien Nadiras : A partir du moment où on a vu le départ assis avec Mauro Calibani et Olive (ndlr : Olivier Lebreton) jusqu’à l’enchaînement du fond j’ai dû y passer dans les 25 séances (comme Mauro), étalées sur 4 voyages.
Mais en septembre j’ai eu des conditions d’adhérence moyennes. Avant je faisais toujours des essais tard le soir ou de nuit car le bloc est orienté sud et les prises ne refroidissaient pas, même tard le soir après les avoir mouillées.
Mais la dernière semaine, je tapais mon premier essai à 7h30 du matin.
Donc beaucoup de séances à tomber à la moitié parce que je n’arrivais plus à faire les mouvements ou parce que je n’avais plus de magnésie sur les mains, un enfer!

 

Zebloc : Que penses-tu de la cotation?

Julien Nadiras : Wouah !! La cotation je sais pas.
Quand tu travailles un passage des fois ça te semble vraiment dur et puis quand tu le fais tu trouves ça beaucoup moins dur donc je sais pas quoi en penser…
J’essaye surtout de me fier à Mauro qui est vraiment très fort dans ce style. 8c,8c+…
Je ne connais pas le 8c, donc je peux pas dire si c’est plus difficile ou pas. Apparemment c’est sûr Tonino 78 est plus dur que Dreamtime. C’est un autre sport, dixit Mauro.
Mais est ce que c’est plus dur ou vraiment beaucoup plus dur et c’est là que ce joue la cotation 8c ou 8c+, mais en aucun cas la cotation est inférieure à 8c.
Le bloc a été un tel combat psychologique que pour le moment j’ai dû mal à avoir un avis, il faudrait que je grimpe à nouveau dedans sans pression pour que je puisse mieux l’estimer.

 

Zebloc : Comment as-tu pu travailler en discrétion un bloc dans un site désormais interdit?

Julien Nadiras : Je grimpe à Meschia depuis 3ans grâce à Bertrand Lemaire(bleausard et maintenant romain) qui a contribué à développer le site.
J’ai connu l’endroit et le propriétaire des terrains avant que ça ne soit interdit.
Avant sur le secteur principal il y avait de la mousse entre les blocs et avec l’affluence la mousse a disparu pour laisser place à la terre. En soi, excepté le côté bucolique de l’endroit ce n’est pas très grave pour nous, mais pour les gens qui vivent de la châtaigne depuis des générations ça pose un vrai problème. Ainsi le propriétaire a décidé d’interdire le secteur du fait que les nombreuses personnes qui sont venues ne faisaient pas attention à préserver l’endroit.
Même Mauro évite d’y grimper.
Concernant Tonino 78 qui est également sur ce secteur c’est un peu moins problématique car il n’y a pas de châtaigniers autour. Néanmoins, il faut demander l’autorisation à Mauro qui lui la demande au propriétaire que je connais assez bien également.
Par contre il est formellement interdit de grimper quelque soit l’endroit pendant la période comprise entre le 1 octobre et le 15 novembre car c’est la période de la récolte.
Donc pour ceux qui veulent y aller vous savez maintenant comment vous y prendre ou sinon vous pouvez également me contacter (ndlr : un mail à zebloc@zebloc.com et je transmettrais à Julien).

 

Zebloc : As-tu les mêmes méthodes que Mauro?

Julien Nadiras : Excepté 1 mouvement de main et de pied nos méthodes sont identiques

 

Zebloc : Décris-nous un peu le bloc et les mouvs difficiles…

Julien Nadiras : Le bloc ressemble à une grosse ogive que tu grimpes tout en compression (1 seul mouvement où tu poses la pointe du pied). Il y a un départ debout « Léonardo da Vinci » dans les 7c+, avec un départ assis en 8b+.
Le départ assis commence à l’endroit le plus bas du bloc qui est en suspension quasiment à l’horizontal. Mais la compression se prolonge plus profondément. C’est là qu’il y a le départ le plus évident avec 2 gros bacs.
Le bloc est magnifique avec un rocher et des prises incroyables que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Toutes les prises sont rondes et ergonomiques.
Tonino 78 fait en réalité 15 mouvements pour Mauro, 14 pour moi (ndlr : eh oui, contre toute attente, Juju saute parfois des prises) et non 20 comme beaucoup de gens le pensent. Cela reste donc un réel problème de bloc, qui demande beaucoup de précision sur chaque mouvement et évidemment de la force et de l’adhérence pour tenir les plats et les pinces qui sont tous fuyants.
Mais la clef de la réussite reste la rapidité avec laquelle il faut grimper, il faut se ruer sur chaque prises, tout en étant très précis. La partie dure du bloc reste le grand mouvement en plein milieu où il faut serrer une pince, main complètement ouverte et mettre un talon aléatoire; intrinsèquement çà va mais venant du fond c’est galère. J’ai du tomber 20 fois!
Après il y a la section du départ debout avec un plat tri doigt tendu et un talon qui te repousse du rocher et tu viens chercher une réglette pas mauvaise sans parler des mouvements entre, qui sont durs en gainage et où il faut aller très vite pour ne pas péter en force.
Tonino 78, c’est un enfer à enchaîner et où tu n’as pas le droit à l’erreur sinon t’es par terre!!

 

Zebloc : Nouveaux objectifs?

Julien Nadiras : Imhotep en départ assis (au Bas Cuvier). Si tu compares avec Tonino 78 c’est comme si tu comparais du 8a avec du 7a. Bref j’ai pas beaucoup de chances de le faire cette année mais j’y arriverai un jour…
Et aussi une voix à Meschia en 8a+/8B, courte vraiment typée bloc mais c’est sur coinceurs parce que à Meschia il y a plein de voies magnifiques, blocs, mais sans spit : escalade traditionnelle comme en Angleterre.
Belle éthique!

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Tony Lamiche

1 février 2007 - 0 - Interviews

Tony LAMICHE

Alpin
Doigts d’acier
Grimpeur
Aspirant Guide
BE ski alpin


Photo tirée du site vvv.ru

 

Zebloc a interviewé Tony. Oui, vous savez, le gars d’Ailefroide qui flashe des blocs en 8b tout autour de la planète (Mandala, Leopard Cave…)… Tony nous donne ici des infos sur The Fly, les blocs durs, les cotations…. A lire…

Zebloc : Qui es tu, d’où viens-tu et que fais-tu?
Tony : Anthony Lamiche fils de JC Lamiche (electricien) et Michelle Lamiche (coiffeuse).. Je viens de l’Argentiere La Béssée, Hautes Alpes. Je suis grimpeur à plein temps, aspi et moniteur de ski.

Zebloc : Mensurations?
Tony : C’est un peu trop personnel mais en gros 176cm pour 62kg en forme3.

Zebloc : Parles-nous de ton récent voyage aux US et de ‘The Fly’ (Vidéo ICI). Tu sais que depuis çà a été fait en solo? C’est du solo ou du bloc? T’avais pas eu idée de l’essayer sans corde?
Tony : C‘était très intéressant de découvrir ce côté des US. Je n’ai rien vu d’incontournable mais puisque que l’on était sur place pour le rock trip des gunks on en a profité pour faire quelques croix dont The Fly. Au début du trip j’y ai mis les doigt un jour ou Jason Kehl (ndlr : celui qui a fait The Fly sans corde) était en train d’essayer. Il faisait trop chaud, mais 5 jours avant de partir le froid et la pluie on fait baisser les températures ce qui m’a permis d’essayer et de tomber en « haut » en quelques essais dans cette journée. Je precise : cet enchainement est contitué de 4 mouvements durs, je pense a du gros 8a+ bloc, suivi de 3 mouvements faciles en 7a/b. On grimpe au dessus d’une petite terrasse ce qui fait que si tu tombes dans les 5 derniers mouvements tu passes derrière et tu te mets une bonne tonche! Je n’ai pas essayé en solo car je n’avais pas de crash, pas plusieurs mois pour me régler (Jason a essayé depuis très longtemps)et pas l’assurance pour l’hosto. Je crois qu’il s’agit de bloc haut. Le high balling est une super pratique : cela ressemble au ski de pente raide, tu fais quelque chose que tu maitrises techniquement mais qui ne te laisse que peu de chances si tu fais une petite erreur…

Bloc à Ailefroide : Tonio Lamiche dans Les Godiveaux Assis (8a)Zebloc : Quels sont tes futurs projets : voyages?
Tony : Je suis actuellement en train de chausser mes Sportivas et ma veste Eider, mettre mon passeport dans mon sac a main de chez Freestone, lustrer mon crash de chez Beal pour partir de l’Argentière en direction de Hueco pour deux semaines.(ndlr : eh oui, j’avais oublié de lui demander de nous parler de ses sponsors).

Zebloc : Tu travailles des blocs durs en ce moment?
Tony : Non car je n’ai plus trops de projets dans le coin, mais il faudrait que je voyage un peu plus en Suisse, à Bleau, à meschia et en Autriche pour essayer des trucs beau et durs : la semaine prochaine je vais essayer ‘Slashface’.

Zebloc : Dreamtime?
Tony : J’en viens avec mon pote jeje (ndlr : Jérôme Meyer). J’ai essayé de nuit et la fin était mouillée. C’est un enchainement très dur, la première partie fait 10/12 mouvements en gros 8a+ je pense, pas de repos et une seconde partie en 8a de 10/12 mouvements. Cela fait un enchainement long de très haute voltige extrème mais pas un bloc (mouvement de force) mutant. Si j’ai le courage et la resistance d’un si gros chantier je tenterais car la ligne est belle.

Zebloc : Tu connais St Anne, l’Anarchiste et Philip Moser?
Tony : J’ai des potes dans la région et ils n’ont jamais trouvé des tops blocs à St Anne, alors je n’y accorde aucune importance.

Zebloc : Le plus beau bloc que t’aies jamais fait?
Tony : Je pense à mandala sds (ndlr : Sit Down Start ou départ assis. Video ICI)… Beau et dur… Sinon tout ce qui m’éclate !!!

Zebloc : Les compéts de blocs. T’en fais plus?
Tony : J’en ai fait pendant 10 ans et je me suis regalé. Maintenant avec plus d’expérience je n’en ressens plus le besoin. Si dans un futur proche elles s’organisent sur site naturel je participerai. Sinon juste pour me mettre en forme et voir les copains de temps en temps.

Zebloc : Et le dry sur des bouts de bois entre des ronds de peinture, çà t’intéresse vraiment ou c’est juste pour voyager et faire plaisir aux sponsors?
Tony : Cà a été un très bon moment de ma vie car c’était une nouvelle façon d’évoluer, maintenant cela ressemble trop à de la compétition et je préfère grimper dehors car il me reste un max de lignes en glace et en dry (quand c’est pour grimper sur un beau tub)…

Zebloc : Qui est le plus fort bloqueur du monde?
Tony : C’est très simple comme question, il suffit de prendre les résultats du dernier championnat du monde ainsi que de la coupe du monde et tu as la réponse. Tout le reste doit rester du plaisir des belles images et tutti quanti!!!!

Zebloc : Qui t’a le plus impressioné à Ailefroide?
Tony : Le passage de Smith (ndlr : Will SMith ou Malcolm SMith?) était de haut niveau, mais je n’ai vu personne en trip repartir avec un max de croix. Les locaux sont très efficaces (Lombard, Ghesquiers, Fourbet, les Semiond ……)

Zebloc : Tu fais des 8b flash partout et tu bosses pendant des mois des 8b à Ailefroide. C’est bizarre non?
Tony : Je crois qu’il s’agit simplement d’une vision un peu différente de la pente. Il n’y a qu’un seul 8b à ailefroide et je l’ai fait dans la journée, mais j’ai attendu plusieurs année avant d’avoir le niveau (vu que je l’ai fait dans la journée je ne pense pas que cela soit réellement aussi extreme mais l’échelle des cotations ne me permets pas de le coter plus precisement).
Ailleurs, le problème est un peu le même avec des style parfois novateurs, les ouvreurs sur-aditionnent les degrés aux échelles qu’ils connaissent et cela donne des cotations qui s’emflamment un peu. Personnellement je ne pense pas avoir flashé des blocs plus durs que 8a/8a+ mais on ne peu pas tout coter de façon précise car c’est trop subjectif.
C’est pourqoi on peu voir des choses différentes selon les lieux où l’on grimpe. Je pense qu’il faut revoir le système de cotation pour qu’il soit plus adapté au bloc et à la diversité des styles.
Petite proposition qui me vient a l’idée. Exemple : jusqu’à 7b+ ,je n’ai vu que rarement des aberations donc on va partir de là.
7b+ 7c- 7c 7cdur 7c+ 8a- 8a 8adur 8a+ 8b- 8b 8bdur 8b+……
v8 v8+ v9 v9+ v10 v10+ v11 v11+ v12 v12+ v13 v13+ v14……..
Voilà l’idée ça marche mieux en us grade car le 8adur ne me plaît pas trop et il faudrait trouver un meilleur nom qui garde les veilles cotations que l’on puisse s’y retrouver.
En plus il faut donner le nombre de mouvements et si le bloc et une éliminante.
Quelques blocs connus en exemple:
– Surprise assis 8a- 11mvts (debout 7b+ 7 mvts) Ailefroide
– Virata assis 8adur 10mvts (debout 8a 7mvts) Ailefroide
– Balai des tracto-pelles 8b- 5mvts Ailefroide
– Mandala sds 8b 14mvts (debout 8adur 10 mvts) Bishop
– Spectre 8b- 10mvts dur et une longue sortie en 7b Bishop
– Hérésie assis 8a+ 8 mvts chamonix
– Dominator assis 8b- 7 mvts Yosemite
– Tigre et dragon 8a- 10/12 mvts Bleau
– Karma 8a 5 mvts Bleau
– Chaos debout 8a- 6mvts proposition de jeje meyer Bleau
– Black eagle 8adur 5mvts Afrique du Sud
– Leopard cave 8a dur 6mvts et une sortie facile Afrique du Sud
– Cold wing style 8adur 5mvts Bonneval
– The fly 8b- 7mvts US
Voici quelques exemples de pur bloc, si on rajoute des mouvements à ces passages il faut proposer un grade spécial (la traversée existe depuis un moment dejà). Je pense à cela pour des blocs comme trip hop, chaos assis, dreamtime, la traversée de surprise du chef qui sont extrêmes car il sont longs et comportent des mouvs de haute intensité. Je ne sais plus exactement d’où je suis parti et je n’ai pas dû répondre à ta question! Bref selon les styles c’est différent!!!

Zebloc : Y’a quand même un coin où tu ne sembles pas aussi mutant qu’ailleurs : Bleau. Pourquoi?
Tony : C’est simplement que je ne dois pas être mutant, pas assez équipé en muscles et aussi que je ne me suis pas investis dans des blocs durs à Bleau car à chaque fois que je m’y trouve les conditions sont moyennes. Pour l’instant je me gave de classics et j’essaierai de passer un bon hiver à Bleau prochainement.

Zebloc : Dernière question : ton record Argentière-Ailefroide en Impreza?
Tony : Je n’en suis pas fier mais c’est pas long. Je la vend la semaine prochaine car je ne suis pas pilote et ne veux pas finir dans un mur.

Zebloc : Encore dernière question : les 5 blocs que tu préfères à Ailefroide (pas que des blocs très durs hein?)?
Tony : Virata, le balai des tractopelles, demain c’est loin, la steppe, compote de bloc
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Ludo Laurence

1 février 2007 - 0 - Interviews

 

Auvergnat
Marié
Podologue
Vainqueur d’étapes de Coupe du Monde Bloc et Difficulté
Niveau max : 7b bloc cotations auvergnates

 

Lulu, il est beau

 

Zebloc a interviewé Lulu, bloqueur auvergnat au physique d’acier. Attention, cette année Lulu est motivé et pourrait inquiéter les p’tits jeunes…

Zebloc : Qui es-tu?
Lulu : Je suis lulu, chapo pointu, turlututu.

Zebloc : Mensurations?
Lulu : C’est pas la peine, tu ne m’intéresses pas, et je suis marié maintenant. (ndlr : comme en témoigne la jolie photo ci-contre).Lulu, il s est marié
Bon d’accord, c’est bien parce que tu es fan de moi : 1m92 – 58 kg – 53 cm de tour de biceps.

Zebloc : Je connais un grimpeur toulousain (qu’on surnomme La Figue) qui manque de biceps justement. Tu veux pas lui en passer un peu ou lui donner le secret de ton si beau corps?
Lulu :
Les derniers qui ont grimpé avec la Figue ont arrêté l’escalade ou se sont pendus tellement il est fort. Alors je vais pas en plus lui donner mes secrets…

Zebloc :
D’où viens-tu?
Lulu : J’ai grandi en Auvergne (le plus bo pays du monde), j’en suis parti un peu (aix 1 an, marseille 1 an, toulouse 3 ans) mais j’y suis revenu et très content d’y être.

Zebloc : C’est où l’Auvergne?
Lulu : En fait, on le dit à personne car moins y a de monde, mieux on se porte.

Zebloc : Tu est resté 3 fois plus à Toulouse qu’à Aix ou Marseille, donc c’est 3 fois mieux?
Lulu : Oui, mais 9 fois moins que Clermont. Et puis c’est le temps nécessaire pour arriver à comprendre les autochtones à cause de l’accent ridicule

Zebloc : Crois-tu que Toulouse va remporter la coupe d’Europe de rugby cette année?
Lulu : Une chose est sûre, c’est pas l’ASM qui va gagner…

Zebloc : Je me souviens d’une interview dans un mag où tu disais que tu étais beau. Penses-tu que c’est toujours le cas?
Lulu : Cà me fait drôle de penser que tu es assez vieux pour avoir lu cet article, qui ne date pas d’hier… A moins que tu n’aies commandé des vieux numéros de Grimper, ce qui revient un peu à l’heure actuelle, à une bonne action (renseigne-toi, c’est peut-être déductible des impots…). Pour répondre à ta question, bien sûr que je me trouve très beau, la différence avec avant, c’est que maintenant, tout le monde le sait donc j’ai moins besoin de le dire…

Zebloc : Que fais-tu?
Lulu : Je reviens d’une semaine de snowboard dans les Alpes du sud. Le 360 n’a plus de secret pour moi. Je réponds actuellement aux questions d’une interview en regardant Jarod, et j’y comprends rien car c’est la deuxième fois que je le regarde.

Zebloc : Où grimpes-tu en ce moment?
Lulu : Le plus souvent comme c’est l’hiver, à Casamur, mais çà va bientôt changer car il commence à faire beau et je vais pouvoir aller dehors.

Zebloc : Ton site de bloc préféré?
Lulu : Secret défense.

Zebloc : C’est en Auvergne?
Lulu : Bien sur que non, y’a pas de bloc en Auvergne, sinon çà se saurait.

Zebloc : Ton idole en escalade?
Lulu : Eric Demay

Zebloc : Si je te dis DD, tu penses à qui ou à quoi?
Lulu : Faut gratter où?

Zebloc : Targa, t’en penses quoi?
Lulu : Si c’était plus accessible, çà serait le top. C’est vrai que j’aime bien ce type d’escalade sur des prises hyper variées comme des réglettes ou des réglettes.

Zebloc : Targa y’a aussi des plats… Tu te crois fort en réglettes?
Lulu : Nan, juste supérieur aux toulousains

Zebloc : Et Bleau?
Lulu : J’en ai déjà entendu parler, mais je sais pas trop si il y a des trucs durs là-bas…

Zebloc : Tes objectifs cette année?
Lulu : Revenir à toulouse et faire les blocs durs d’alti. Non, sérieusement, pour une fois je vais essayer de participer à toutes les coupes du monde de bloc de cette année, et ce serait la première fois pour moi! Enfin, à condition qu’elles soient bien organisées pour pas que je pète un plomb en plein milieu!!

Zebloc : Tes sponsors?
Lulu : SNAP. Pas de sponsor = pas d’emmerdement, et çà me fait gagner du temps!!

Lulu, il fait peur

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Emotional Landscapes

3 février 2006 - 0 - Livres, Topos et DVDs

168 pages, format 18 x 13 cm, photos couleur, couverture en velours, ISBN 3-9502104-0-7, 2006, 29.90 EUR

klem loskot

Klem Loskot aime la nature! Ce grimpeur-skieur-surfeur nous fait partager sa passion à travers un livre original : Emotional Landscapes.
Peu de textes (simplement ceux utiles à faire partager l’émotion d’une photo), beaucoup de photos (de bloc, de ski, de surf, de paysages) et un format sympa et inattendu (genre livre de poche) font de ce bouquin un chouette livre de chevet pour faire de beaux rêves.
Il ne plaira pas à tout le monde, il ne deviendra pas non plus un best seller (dixit Klem) mais à ZeBloc, on a beaucoup aimé!

klem loskot bouldering

On a beaucoup aimé la variété des photos et des univers présentés. Pour le bloc et le Deep Water Soloing, par exemple, Klem nous fait voyager de l’Espagne à l’Indonésie en passant par l’océan Indien, sans nous parler de cotation, simplement en nous faisant partager les émotions que la nature peut provoquer!

klem loskot bouldering

Mais celui qui parle le mieux de son bouquin, c’est son auteur :  » Ce livre est un livre d’images que j’ai accumulées ces dernières années. Des années de voyage en Asie, en Amérique (du Nord, du Sud et Centrale), Inde, Australie, Europe et chez moi. Des oiseaux géants, des voitures rapides, des trains et des bateaux ont changé notre monde en un village global. Hier surfant des vagues sous les tropiques et demain dans la neige alpine. Chaque endroit a sa propre personnalité avec ses propres habitants, humains ou animaux. J’ai fait connaissance avec plusieurs types de rochers, avec une famile indienne, avec un chasseur de kangourous, quelque part dans le bush australien, avec des serpents, avec de la neige fraîche, avec la barrière de corail où les vagues viennent s’éplucher, avec le désert et l’océan.
De retour à la maison, J’ai essayé de me remémorer ces moments et de les mélanger en une seule chose. C’est un peu comme un extrait de cerveau. Les moments forts et les émotions dominent le rationnel. Des textes courts, titre et sous-titre, connectent l’image à ces émotions spéciales et invisibles. Pour le lecteur, ce devrait être une inspiration, une joie visuelle et une invitation au rêve. » Klem Loskot 2006

klem loskot deep water soloing

Pour plus d’infos, rendez-vous sur le site de Klem où vous pourrez entre autrescommander Emotional Landscapes.

Et puis, mais vous le savez déjà, l’interview de Klem est sur zebloc…

klem loskot mountaineering

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Memento, a Boulder Life Line

3 février 2006 - 0 - Livres, Topos et DVDs

Bernd Zangerl, l’un des nombreux mutants autrichiens, nous propose un DVD rassemblant quelques uns de ses meilleurs blocs dans plusieurs pays (Autriche, Italie…).

La jacquette, tout d’abord, en forme de tryptique, est sobre et sympa.

Dès le lancement du film principal (car le DVD contient 2 bonus assez sympas), j’ai été impressionné par la qualité d’image et le choix des musiques.

Les images, tout d’abord, souvent prises à l’aide d’une grue (voir photo ci-dessus), sont d’une qualité et d’une originalité pas encore vues, à mon avis, dans des films de bloc. En plus, certains blocs sont vraiment très beaux comme Memento, False Gods ou autres.
A part quelques détails (New Base Line filmé lors d’une journée trop contrastée par exemple), une image exceptionnelle donc.

Le son est bon et les musiques de bon goût. On est ici dans des styles musicaux plutôt ‘cools’ et on s’éloigne des groupes disjonctés que l’on rencontre sur certains DVDs.
J’ai un peu regretté que cette bande son soit interrompue par des propos, par exemple sur la philosophie du bloc. Et ceux qui ne comprennent ni l’anglais ni l’allemand seront encore plus déçus car ce DVD n’est proposé que dans ces deux langues : mais c’est déjà bien!

Bon, vous l’aurez compris, j’ai aimé ce DVD. C’est un titre qui se doit de figurer dans toute vidéothèque de bloqueur!

Pour commander ce DVD, courez sur le site dédié.

Pour en savoir plus sur Bernd, rendez-vous sur son site perso, ou allez voir son interviewsur ZeBloc.

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Fontainebleau Hors Pistes

3 février 2006 - 0 - Topos

La dernière fois que vous êtes allés à Bleau, vous aviez sur vous un certain nombre de topos, dont certains réservés aux blocs en 6, d’autres aux blocs en 7 et 8… Avouez que c’était un peu lourd dans le pad. Il y a bien le ‘Escalade à Fontainebleau’ de Jacky Godoffe et du couple Montchaussé, le fameux topo violet, mais il date un peu et puis comme vous connaissez déjà un peu la forêt, il est un peu limité.

Et voilà que cette année, les auteurs sus-cités nous ressortent un ouvrage dans la lignée du précédent en ce qui concerne la qualité et l’intérêt, mais qui est plus volumineux, contient plus d’informations, et intègre les blocs ouverts depuis la parution du topo violet (en 99).

‘Escalade Hors-Pistes à Fontainebleau’, c’est tout d’abord un topo : une centaine de sites présentés, des plus connus (Cuvier, Isatis…) aux moins connus (Salamandre, Mammouths…) Pour chaque site, une proposition des blocs à faire en 6 et plus, et parmi ces blocs, des coups de cœur des auteurs. Le tout agrémenté de beaucoup de photos.

Les schémas sont clairs : les blocs sont repérés par rapport à des classiques ou à des blocs particuliers de circuits, le tout sur fond de lignes de niveau, bien pratique pour savoir s’il faut monter ou descendre pour rejoindre un bloc !

J’ai beaucoup aimé les encarts trouvés au fil des pages. Ils sont de 2 grands types : plutôt historiques (d’où vient le nom de l’Angle Ben’s, de La Défroquée …) ou plutôt à vocation ‘éducative’. Le but est ici de donner des conseils simples afin de préserver notre terrain de jeu. Et il semble que cela soit nécessaire lorsqu’on voit l’état de certains secteurs ! Il n’y a qu’à espérer que le topo sera traduit, au minimum en anglais….

A part le fait que tous les blocs de Bleau ne sont pas couverts une fois de plus, ce qui ferait un ouvrage d’environ 4857 pages, je n’ai pas vraiment trouvé d’inconvénient à ce bel ouvrage! L’expérience dira s’il est vraiment pratique et s’il résiste à l’usure du sable…

En conclusion, que vous soyez bleausard averti ou très occasionnel, ou si vous cherchez à vous convaincre que Bleau est un spot à connaître, il vous faut ce topo.

Il vous en coûtera 25 € dans toute bonne librairie spécialisée ou par correspondance chezbleau.info pour le même prix plus les frais de port.

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Les films de Slackjaw

3 février 2006 - 2 - Livres, Topos et DVDs

ZeBloc a été gâté en ce début d’année! 3 films de grimpe sont arrivés dans sa boîte aux lettres.
Ils proviennent tous trois de chez SLACKJAW, une boîte de production anglaise.

Le premier film ‘Stick it‘ nous emmène en tournée sur des spots de bloc divers et variés de la perfide Albion.
Et si vous croyez ne voir dans ce film que des traversées au raz du sol ou des passages éliminants aux pieds de falaises glauques (comme cela était le cas dans un bien triste film distribué il y a quelques années), et bien vous vous trompez!
Bien sûr, ce film nous montre quelques spots sous la neige ou la pluie mais on découvre de bien jolis spots, dont certains en bord de mer, pour la plupart inconnus de notre côté de la Manche.
Et puis en plus, les incontournables Ben, Jerry et Malcolm nous font partager quelques uns de leurs créations dont de magnifiques murs en tout début de film!
N’allez pas chercher dans ce film une quelconque originalité dans le scénario ou les prises de vue, mais si vous voulez vous donner envie de faire un trip chez les grands bretons, ou tout simplement visionner de beaux passages joliment filmés et montés, c’est ce film qu’il vous faut!

Si vous voulez savoir pourquoi les grands bretons, lorsqu’ils font des voies sur ‘Grit’ (leur grès à eux) utilisent souvent deux cordes, ou bien pourquoi, même lorsqu’ils ne peuvent mettre qu’un coinceur à 3 mètres du sol sur une voie de 15 mètres, ils le mettent, alors c’est ‘Hard Grit‘ qu’il vous faut. Même si ce film date un peu (1999), Vous saurez en bonus pourquoi ils utilisent parfois 3 cordes et pourquoi ils placent des crashpads au pied de voies de 15 mètres!
Ce deuxième film montre des voies vraiment impressionnantes de par leur exposition et rien que la première séquence est faramineuse mais… chut… je ne vais pas ici vous dévoiler la séquence que j’ai le plus aimé dans le film.
Suite à cette première séquence, on subit un quart d’heure assez pénible de présentation de l’histoire du Grit. La pénibilité de cette séquence sera inversément proportionnelle à votre capacité de compréhension d’un anglais qui parle anglais…
Bon, au bout de 40 minutes, vous pensez que vous venez de voir une poignée de félés s’envoyer des boîtes de 10 mêtres sur coiceurs et que çà va durer jusqu’à la fin du DVD et là, tout à coup, la musique s’accélère, et on retrouve nos amis Ben, Jerry et autres s’éclater dans les blocs durs classiques du Peak District (Brad Pit, Joker etc…).
5 minutes de bloc et hop, on repart dans les envolées au dessus du coinceur hasardeux…
Ce mode de grimpe me parait tellement éloigné de nos standards continentaux que j’ai eu du mal à regarder ce film autrement que comme un documentaire sur tour cycliste du Burkina Fasso…
Vous l’aurez compris, ce film s’adresse plutôt aux amateurs de bourrins engagés anglais. Au fait, si vous voulez voir notre Ludo national s’exclamer ‘English people are very cool’ et faire la nique à Sharma, Calibani et consorts, c’est un bonus inclus dans le DVD…

Le troisième film s’intitule ‘Blood, Sweat and Bagels‘ et relate l’ascension en libre de Salathe Wall (Yosemite) par deux anglais.
On suit nos deux amis pendant les jours qui précèdent l’ascension et l’ascension elle-même. Les images sont belles et les relations entre les 2 grimpeurs bien mises en valeur, avec pas mal de passages drôles et quelques uns plus difficiles : 5 jours dans une face, c’est pas évident à gérer.
Un film sympa sur les ascensions en big wall donc. Sauf si vous ne comprenez pas l’anglais, auquel cas il vous sera difficile d’apprécier à sa juste valeur les discussions et les commentaires, qui font une grande partie de la qualité du film.
Et comme il semblerait que les anglais ne peuvent vraiment pas se passer de leurs stars, vous trouverez en plus du film principal, une interview de Malcolm Smith devant son pan, avec en prime l’enchaînement du crux de Hubble, reproduit sur ce même pan…

Les éditions Slackjaw proposent donc des films de qualité. Je ne saurai trop vous conseiller d’aller sur leur site web et de choisir le film qui vous conviendra le mieux en fonction de votre sensibilité et de vos activités. Car vous l’aurez compris au travers des 3 films que nous avons évoqués, il y en a pour tous les goûts… Ils proposent même des documentaires sur des thèmes divers et variés…

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Crossing the Lines

3 février 2006 - 0 - Livres, Topos et DVDs

A

près le superbe ‘The Trip’, qui présentait le tour d’Europe de quatre allemands allumés de ‘sports extrêmes’, les éditions ‘Style of Gravity’ nous proposent ‘Crossing the Lines’.

Crossing the Lines : la couverture

On prend trois des quatre allumés précédents, on les emmène dans l’Ouest américain, on leur loue un camping-car, on leur fait pratiquer divers sports (voies, blocs, glace, parapente, surf) et le tour est joué : on obtient un film fort plaisant à regarder, de la même veine que le précédent.
En 20 étapes variées, ils nous font passer des glaces du Canada à la Basse Californie (Mexique) en passant par des endroits vraiment mythiques comme le Yosemite, Smith Rocks, ou encore Devil’s Tower (si, si, vous connaissez cette tour où Patrick grimpe en grand écart dans l’excellent bouquin Rock Games).
On a ainsi le loisir de voir par exemple l’enchaînement de l’une des voies les plus photographiées des US : Chain Reaction à Smith Rocks (Oregon). Marquant également, le premier décollage en parapente de Devil’s tower!

Crossing the Lines : du parapente dans le désert

De superbes images, du rythme et une musique de fond qui ne nous fait pas oublier qu’on regarde un film (et non qu’on écoute un CD de techno)!
Chez ZeBloc, on a également bien aimé l’animation ‘numérique’ qui nous fait voyager d’une étape à l’autre.

Bien entendu, chez ZeBloc, on aurait aimé plus de séquences de bloc (City of Rocks, Buttermilks sont les seuls spots de bloc présent).
On aurait également aimé éviter les séquences ‘à la Patrick-quand-je-sors-du-sac-les-barres-énergétiques-les-chaussons-et-le-matos-pour-qu’on-voit-bien-les-marques’, et on a trouvé très lourdaud certaines séquences inter-étapes (c’est quoi ce délire à Las Vegas) qui font un peu penser à des films de vacances entre copains que l’on vend pour se payer le voyage…

Crossing the Lines : du bloc à Buttemilks

Ce film donc, sans être forcément une révolution, est de bonne facture et aura au moins le mérite de vous faire rêver à un trip camping-car aux USA…

Pour plus d’infos sur ce film (dont un trailer), sur Style of Gravity et ses productions, ou encore commander leurs films en ligne, rendez-vous sur http://www.styleofgravity.com

 

Crossing the Lines : le moyen de locomotion

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Klem Loskot

1 février 2006 - 0 - Interviews

em LOSKOT

Autrichien à ressorts

Klem Loskot, le bloc en Autriche et ailleurs
Plein d’autres photos sur udini.com

 

Klem Loskot, c’est cet autrichien bondissant qui fait du 8c bloc, du 9a en falaise et qui est adepte du Deep Water Soloing (discipline qui consiste à faire des voies au dessus de la mer dont certaines dépassent les 20 mètres avec un crux en haut!!!). Pascal Lenormand, pigiste favori de zebloc.com, connait bien Klem Loskot. Il l’a interviewé pour nous… et a traduit l’interview…

Bloc à Bleau Klem Loskot dans Karma (8a)Zebloc : Qui es tu et d’où viens-tu ?
Klem : Je suis Klem Loskot, je habite a salzburg, austria. (NDT : en français dans le texte)

Zebloc : Tu est autrichien, et assez musclé. Penses-tu que cela pourrait t’aider à être gouverneur d’un état américain ?
Klem : J’en ai déjà parlé à mon ami Arni, et il pense que je devrais viser directement le poste de président.

Zebloc : Qu’as-tu fait ces 6 derniers mois ?
Klem : Cet été, je suis allé au Sri Lanka pour un mois de surf, c’était genial. De l’eau à 27°, tous les jours des vagues « glassy » de 2,5m,du vent « off-shore » , de la nourriture fabuleuse, du ciel bleu tous les jours, et des amis pour partager tout çà.
Juste après ça, je suis parti pour le bush de l’ouest australien, pour chercher de nouveaux spots de grimpe et faire un film sur ce voyage pour le DVD Salomon Adrenalin Hunters 2.
Un peu d’escalade en Autriche, à ouvrir de nouvelles voies.
Hier, je suis revenu d’un mois de « deep water soloing » à Majorque.

Zebloc : Tu voyages beaucoup… Qu’est-ce que tu sais et penses des spots de bloc français et des grimpeurs français ?
Klem : Quand j’ai commencé à grimper, j’allais beaucoup en France. J’allais à l’école, je n’avais pas assez d’argent pour aller plus loin. J’adorais çà, mais je ne suis jamais vraiment entré en contact avec les locaux. Soit il n’y en avait pas, soit ils ne voulaient pas nous parler. Une fois, je suis allé à Fontainebleau, et j’ai rencontré Seb Frigault. Cétait sympa
.

Zebloc : Beaucoup de gens critiquent les cotations (« çà peut pas être aussi dur, blablabla…), et tu as récemment décidé de ne plus coter tes problèmes… Peux-tu nous expliquer un peu ca ?
Klem : Je n’ai jamais considéré çà très sérieusement : les gens s’affolent sur une toute petite composante de l’escalade, et en font la chose la plus importante pour eux. C’est juste que je ne partage pas cet état d’esprit.

Bloc à Bleau Klem Loskot sur le BilboquetZebloc : Qu’est-ce que les mots « emotionnal landscape » évoquent pour toi ? (ndlr : un bloc très dur ouvert par Klem en Autriche et qui sent bon le 8c…)
Klem : Des souvenirs forts de moments merveilleux.

Zebloc : Fred Noé a declaré dans une interview pour Zebloc que « le Reblochon est la base d’un régime sain ». Quelle est ton opinion sur le sujet ?
Klem : Je mange tout ce que j’aime. Plus la nourriture est naturelle et les produits frais, plus j’aime ca (N.d.T. : on peut raisonnablement penser que çà concerne le Reblochon…). Je cuisine pas mal chez moi, et je n’aime pas les trucs avec des tas de goûts artificiels, la vieille huile et tous les trucs qui cuisent des heures et perdent tout intérêt (N.d.T. : Klem a dit, littéralement,  » deviennent mort « )
.

Zebloc : Est-ce que tu envies les gens qui ont une jolie coiffure, comme Tom Cruise ou Ron Kauk ?
Klem : Je suis trop paresseux pour vraiment penser à ma coupe de cheveux. Je pense juste que quitte à avoir l’air ridicule, autant que ca ne soit pas après avoir passé du temps à se coiffer.

Zebloc : Un jour, j’ai grimpé avec toi dans une salle, et tu as passé la première demi-heure à sauter dans tous les sens, à faire les plus gros jetés que j’ai jamais vus… Tu n’aimes pas user tes chaussons ?
Klem : J‘avais passé toute la journée dans des bureaux chez Salomon. J’aime bien, mais je ne suis pas habitué à rester enfermé une journée entière. Et puis on est allé grimper à l’intérieur ! Je suis devenu dingue…

Zebloc : Parle nous un peu de « deep water soloing ». Est-ce que c’est plus comme du bloc haut ? du solo sans corde ? du bronzage ?
Klem : Ce n’est qu’un jeu de plus pour intriguer les filles.
Tout dépend d’où tu viens. Si tu fais plutôt de l’escalade sportive, tu peux passer du temps à grimper, à vue ou non, dans des voies de conti. Un grimpeur de bloc peut être heureux d’avoir enfin trouvé le plus fabuleux des crash pads, et se lancer dans des problèmes vraiment hauts. Et si tout ça ne suffit pas, tu peux aussi prendre soin de ton bronzage. Moi, j’adore ca. Tu n’as pas de corde, pas besoin de faire attention si le crash pad est au bon endroit… Tu es vraiment aussi libre que possible.

Deep Water Soloing à Majorque. Cà c est du crashpad!Zebloc : Ton livre, « the IXth grade », est plein de photos floues. Tu l’as fait exprès ? (Je plaisante, ce bouquin est magnifique !!)
Klem : Je sais, on me l’a déjà dit… Mais je me disais que je ne voulais surtout pas faire un bouquin d’escalade de plus qui ait l’air d’un bouquin de cuisine.

Zebloc : Qui est le plus fort grimpeur du monde ? (Allez, je ne serai pas vexé si tu ne dis pas que c’est moi…)
Klem : Il y a tellement de gens qui savent grimper… Pour moi, tout se résume à un mouvement. Pour moi, un ensemble de mouvements faciles, même s’il est difficile à enchaîner, n’a pas grand-chose à voir avec l’escalade extrême. Je veux que ce soit pur… Le grimpeur qui est capable de faire le mouvement le plus dingue et le plus dur est le roi, qui que ce soit. Peut-être toi ?

Zebloc remercie SALOMON pour les photos

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